Comme d’autres centres hospitaliers de France et des Pays de Loire, le CHU d’A a fait face à une épidémie de bactérie hautement résistante (BHR) de type carbapénémase. Depuis novembre 2013, 111 patients porteurs ont été dépistés porteurs d’entérobactéries productrices de carbapénémase (86 de type oxa 48, 23 de type KPC, 2 VIM). Ces patients porteurs étaient disséminés dans tous les services du CHU avec une mobilisation importante de l’équipe opérationnelle d’hygiène (EOH) pour la formation, les audits et le suivi des patients contacts. La dissémination se poursuivant, il a été décidé de regrouper tous les patients porteurs au sein d’une unité de cohorting au sein du service des maladies infectieuses de l’hôpital.

Cinq lits d’une unité du service des maladies infectieuses ont été ciblés pour cette activité. Des travaux ont été réalisés pour mettre en place une salle de soin et un lave-bassin spécifiques. Pour un seul patient accueilli, le principe de la marche en avant, du respect des précautions contact complémentaires, du dépistage hebdomadaire des autres patients s’appliquait. Pour plus d’un patient une équipe dédiée était mise en place. Le nombre d’agent mobilisé était fonction du nombre de patient accueilli. La mise en place de cette unité s’est faite en concertation avec le personnel paramédical et ses représentants. Après présentation en CME, le personnel médical de l’établissement s’est engagé à se déplacer dans le service si l’état de santé du patient l’exigeait. Pour permettre une meilleur coordination, une réunion hebdomadaire réunissant cadre, direction, hygiéniste, infectiologue référent et tout autre intervenant concerné a été instaurée.

Cette unité de cohorting est opérationnelle depuis juillet 2016. Depuis septembre 2016, nous n’avons pas observé de nouvelle transmission croisée de BHR dans l’établissement. L’activation de cette unité de cohorting a été déclenchée 5 fois depuis juillet 2016. Aucun disfonctionnement majeur n’a été constaté.

Regrouper les cas de patient porteur nous semble le meilleur moyen de limiter leur diffusion dans un établissement. Plus coûteuse en moyen humain, cette stratégie permet une action plus ciblée de l’EOH et limite le nombre de dépistage. Par leur compétence transversale et leur maîtrise des mesures d’hygiène, les services de maladies infectieuses peuvent accueillir de telles unités en concertation avec l’ensemble de la communauté hospitalière.